Energie : Accord européen et résultats de l’enquête auprès des professionnels

19/10/23

A l’occasion de l’accord européen de la réforme du marché de l’électricité obtenu cette semaine, nous partageons les résultats de l’enquête « énergie » lancée auprès des professionnels de l’hôtellerie-restauration par l’UMIH et le GHR fin septembre 2023.

L’accord a pour objet d’accélérer l’essor des énergies renouvelables et abandonner progressivement le gaz, et ce, notamment en vue de lutter contre la volatilité des prix.

854 professionnels ont répondu à l’enquête (répartition : 40% de restaurants, 33% d’hôtels et d’hôtel restaurants et 22% de cafés, bars, brasseries) et les résultats sont édifiants.

Plus de 20% des professionnels restent tenus par des contrats d’approvisionnement en énergie à des prix extrêmement élevés alors que le prix du MWh diminue depuis la fin 2022.

10 à 15% des professionnels seraient même liés par des contrats avec des tarifs dépassant les 350€ le MWh.

Le coût de l’énergie continue de représenter une part importante du chiffre d’affaires des professionnels de l’hôtellerie restauration. Pour 93% des répondants, le coût de l’énergie représente au moins 3% de leur CA, pour 75% des professionnels, au moins 4% de leur CA et pour 30% d’entre eux au moins 10% de leur CA. La moyenne du pourcentage de chiffre d’affaires consacré à l’achat d’énergie serait désormais de l’ordre de 7% dans le secteur.

Sur la renégociation des contrats, seuls 14% des professionnels ont pu renégocier les termes de leur contrat avant leur arrivée à échéance. Ils sont 29% d’entre eux à être satisfaits de l’issue de la négociation.

Sur la clarté des factures, 29 % des répondants ne savent pas à quel tarif leur contrat d’électricité et 40 % des répondants ne savent pas à quel tarif leur contrat gaz est conclu.

Sur les aides accordées aux professionnels par l’Etat, le constat est sans appel sur la difficulté d’en bénéficier.

52% des hôtels, cafés, restaurants ont en effet eu accès au bouclier tarifaire alors que les entreprises de moins de 11 salariés (c’est-à-dire les entreprises satisfaisantes à la condition d’éligibilité au dispositif) représentent plus de 90% des entreprises du secteur (source AKTO).

Après 2 ans de crise covid, des trésoreries exsangues et des PGE à rembourser, la situation financière s’est ainsi dégradée de nouveau pour 70% des professionnels répondants.

Elle est même extrêmement compliquée pour 10% d’entreprises se considérant comme menacée de disparition à très brève échéance.

A la lecture de ces résultats, l’UMIH a renouvelé ses demandes auprès du gouvernement et des fournisseurs d’énergies :

  • D’arrêter de menacer de coupure nos entreprises, de mettre en place des échéanciers tenables
  • De communiquer clairement et en toute transparence sur les modalités de renouvellement de contrat (tarif, offre, etc.…) comme les y obligent le code de la consommation et de l’énergie pour nos TPE/PME
  • Permettre la résiliation anticipée des contrats sans pénalités pour nos TPE 
  • Assurer une meilleure information sur les éventuelles pénalités de sortie anticipée pour nos PME 
  • Permettre la renégociation des contrats sans pénalités pour l’ensemble des TPE/PME
  • Appliquer le bouclier tarifaire aussi pour les TPE/PME au-dessus de 36 kwA 
  • Proroger et adapter les aides existantes pour 2024