Emeutes : reprise de l’activité touristique, malgré tout

03/07/23

Après plusieurs jours d’émeutes et de saccages, la situation semble se stabilisée et devient plus rassurante pour nos professionnels. La saison estivale s’annonce, à nouveau, sous de meilleurs auspices.

 

Notre partenaire MKG group a, cependant, pu constater un net ralentissement dès le 1er juillet pour les réservations d’hôtels. Ainsi, MKG estime la perte à 5% du volume de réservation versus les prévisions initiales sur les 10 jours de début juillet pour les groupes hoteliers.

 

A Strasbourg Véronique Siegel, président d’UMIH 67 et d’UMIH Hôtellerie française, déclare « Selon les destinations et le type de clientèle, nous avons dû déplorer de 15 à 60 % d’annulations chez nos adhérents. […] A Strasbourg même le taux est monté à 35 %, ce qui n’arrive jamais : les Allemands et les Suisses ont annulé leur déplacement, alors qu’ils ont l’habitude de venir pour le premier week-end des soldes ».

 

La ville de Marseille a payé le plus lourd tribut des jours d’émeutes avec des restaurants et des hôtels vandalisée, brûlés et quelques intrusions dans les hôtels avec des menaces sur le personnel. Après le pillage d’une brasserie sur le Vieux-Port, Bernard Marty, président d’UMIH 13, a appelé les professionnels les restaurateurs et les cafetiers à fermer leur établissement « pour préserver ses clients, son matériel et son personnel ».

Par ailleurs, Bernard Marty est en discussion avec la chambre de commerce, la ville de Marseille, la Métropole Aix-Marseille Provence, le Département et la Région afin de créer un fonds d'indemnisation pour prendre en charge tout ce qui ne pourra pas l'être par les assurances.

 

A Lyon, Thierry Fontaine, président d’UMIH 69, témoigne « d’une peur qui s’installe. Quand on casse des commerces, ce ne sont pas les assureurs que l’on touche. On touche le commerçant, on touche à sa vie, à sa famille, à ses salariés. Ce ne sont pas des sociétés du CAC 40 les restaurateurs, ce sont des petits indépendants qui gagnent souvent moins bien leur vie que les casseurs ».

 

A Bordeaux, Franck Chaumès, président d’UMIH 33 et président nationale d’UMIH restauration, réagit « Nous craignons les retombées économiques que ces émeutes vont engendrer. L’alerte sécuritaire adressée par les diplomaties américaine et britannique à leurs ressortissants, peut faire craindre une désaffection de ces clientèles pour cet été. » 

 

Les périphéries des villes de Nantes, Paris, Rouen, Belfort déplorent aussi des saccages de cafés, de bureaux de tabac et beaucoup de dégradations liées essentiellement à une propagation des feux de poubelles ou de voitures et des vitres brisées.

 

Dans les territoires, les collectivités prennent des mesures d’urgence pour soutenir les commerçants dont l’outil de travail a subi des dégradations ou des pillages mettant en péril leur activité économique. C’est le cas en Normandie, où la région a décidé de prendre les choses en main et l’installation d’une procédure d’enregistrement dématérialisée via une adresse mail dédiée. La région PACA a débloqué 10 millions d’euros. Bruno Le Maire en déplacement à Marseille a apporté aux commerçants « le soutien le plus total du gouvernement » et a annoncé que le gouvernement « ferait le nécessaire pour que tout ceux qui ont été touché s ne paient pas leurs charges sociales, ne paient pas leurs charges fiscales, qu’elles soient étalées, reportées » et a appelé les assureurs à faire preuve de solidarité.  

 

Thierry Marx, président confédéral de l’UMIH a déclaré, dans de nombreux médias, que « L’attaque, la dégradation voire la destruction d’un restaurant ou d’un bar est injustifiable » et « L’UMIH se tiendra aux côtés des professionnels impactés pour les accompagner dans leur démarche. Nous demandons aux pouvoirs publics de tout mettre en œuvre pour que nous puissions exercer nos activités sereinement et en toute sécurité. Nous appelons les assureurs à indemniser au plus vite les établissements touchés par les émeutes ».

 

Les conséquences à court terme sont connues et visibles, mais ce qui inquiète surtout les professionnels, ce sont les conséquences sur l’image de la France et sa capacité très relative à endiguer ce genre de manifestation, à la veille de la Coupe du monde de Rugby (septembre-octobre 2023) et à un an des JO.