Quelles relations entre les OTA et les hôteliers en 2020 ?

16/07/20

A l'aube d'un été qui sera concentré sur un tourisme essentiellement français en raison des suites du Covid-19, les OTA continuent d’étrangler nos établissements.  Booking a modifié profondément ses conditions particulières de partenariat et elles sont applicables aux hôtels automatiquement depuis le 8 juillet pour tous ceux qui ont continué à utiliser ses services. 

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https://app.evalandgo.com/s/?id=JTk3biU5M20lOTYlQUM=&a=JTk2byU5MmklOUMlQTk


 Rappel des actions menées ensemble depuis 2013 par l’UMIH, le GNC et le GNI

  • Juillet 2013 : dépôt de plainte devant l’Autorité de la concurrence (ADLC) à l’encontre des pratiques mises en œuvre par les principales plateformes de réservation hôtelière en ligne OTA (Booking, Expedia et HRS)
  • 21 avril 2015 : l’Autorité de la concurrence a adopté une procédure rendant obligatoires les engagements souscrits par Booking, consistant en substance à supprimer de ses contrats avec les hôtels les clauses de parité large, tout en maintenant les clauses de parité étroite (càd interdiction pour l’hôtel de proposer sur son propre site un prix moins cher que le prix proposé via Booking.com).
  • 2015 : plusieurs actions devant les tribunaux de commerce et vote de la Loi Macron d'août 2015 qui nous permis d’aboutir à l'interdiction en France des clauses de parité tarifaire dans les contrats avec les plateformes, et l’instauration du contrat de mandat (càd fixation du prix et des conditions de vente par l’hôtel lui-même)
  • Juin 2020 : les engagements devant l'Autorité de la concurrence ont pris fin.

Juillet 2020, la profession agit, à nouveau, unie ! Alors que beaucoup a déjà été fait en matière législative et contentieux pour améliorer les relations avec ces géants de l’Internet, les hôteliers sont encore aujourd’hui confrontés à de graves problématiques, aggravées dernièrement avec la crise du Covid-19 :

  • Booking.com et Expedia continuent de bénéficier d'un pouvoir de marché massif,
  • Les taux de commission restent à des niveaux excessifs, en particulier pour les hôteliers indépendants,
  • Si les hôteliers ont gagné le droit de pratiquer des tarifs différents en fonction des canaux de distribution grâce à la Loi Macron et aux décisions des juridictions commerciales, la question se pose toujours en pratique de savoir si les hôteliers ont la capacité réelle de le faire : s’ils n’accordent pas aux OTA leurs meilleurs prix et leurs meilleures disponibilités, ils sont potentiellement sanctionnés par les algorithmes des OTA,
  • Les OTA restreignent la communication aux hôtels des données personnelles des clients et disposent de bases de données uniques qui leur permettent d’asseoir chaque jour davantage leur domination et augmenter leur emprise sur tout l’écosystème de la réservation hôtelière en ligne,
  • La distribution des nuitées par les OTA via leurs affiliés et partenaires commerciaux est opaque,
  • Les OTA ont, grâce à leur puissance financière, maintenu un« mur de mots clés » qui leur permet aujourd’hui encore de capter l’essentiel des recherches de nuitées d’hôtels via Google et de continuer ainsi à être la «porte d’entrée » incontournable de la réservation hôtelière en ligne,
  • les OTA imposent des modifications unilatérales de leurs contrats,
  • Travail en 2018 avec l’association européenne l’Hotrec et l’école HES-SO Valais de Management et de Tourisme sur une étude sur les réservations hôtelières en Europe.